10 idées reçues sur l’agrivoltaïsme

L'agrivoltaïsme est une pratique combinant l’exploitation agricole (cultures ou élevage) et la production d’énergie solaire sur une même parcelle, dans le but d’optimiser les synergies entre ces deux activités tout en répondant à des critères de durabilité et de réversibilité.

L’agrivoltaïsme suscite des controverses légitimes, notamment par crainte d’une artificialisation des terres agricoles et d’une priorité donnée à la production énergétique au détriment de l’agriculture. Cependant, ces critiques sont souvent exagérées, car le cadre réglementaire impose des critères stricts pour garantir la préservation des sols, la réversibilité des installations et la prépondérance de l’activité agricole.

Faisons le point avec cet article.

 

L’agrivoltaïsme détruit les terres agricoles 

Faux 

En réalité, l’agrivoltaïsme vise à optimiser l'usage des terres en adaptant l'espacement et l'orientation des panneaux pour qu'ils n’interfèrent pas avec les cultures.  

 

Seuls les postes de transformation et de livraison impliquent une imperméabilisation totale, couvrant environ 15 à 21 m² chacun. Ces postes, indispensables pour ajuster la tension du courant et assurer la sécurité, sont rares : deux suffisent pour 200 000 m² de panneaux solaires.1 

 

Par ailleurs, les panneaux sont installés sur des pieux battus, faciles à retirer, garantissant une installation réversible et le retour intégral des fonctionnalités écologiques du sol après usage. 

 

Les panneaux solaires nuisent aux rendements des cultures 

Faux 

Bien que cela soit possible dans des installations inadaptées, les cultures bénéficient de l’ombre partielle des panneaux, en particulier sous des climats chauds. Par ailleurs, les panneaux sont généralement placés en dehors des champs afin de ne pas compromettre l’ensoleillement nécessaire aux cultures. On les destine plus volontiers aux pâturages où le bétail aime s’y protéger de la chaleur et profiter d’une herbe plus humide et plus grasse.   

 

L’agrivoltaïsme ne sert qu’à la production d’énergie et ne profite pas aux agriculteurs 

Faux 

L’un des objectifs de l’agrivoltaïsme est justement de fournir une source de revenus supplémentaire aux agriculteurs. En louant une partie de leurs terres pour l’énergie solaire, ils diversifient ainsi leurs revenus. De plus, la loi oblige à privilégier l’agriculture alimentaire à la fabrication d’énergie. Le taux de couverture maximal autorisé de panneaux photovoltaïques sur une exploitation agricole est actuellement 40%.2 

 

Par ailleurs, le décret du 8 avril 2024 établit une définition juridique claire de l'agrivoltaïsme, précisant qu'il s'agit d'une combinaison d'activités agricoles (culture ou élevage) et de production d'énergie photovoltaïque, limitée à des terrains incultes ou non cultivés 3.  

 

Les projets doivent respecter quatre objectifs : améliorer le potentiel agronomique, s’adapter au changement climatique, protéger contre les aléas et améliorer le bien-être animal. L’activité agricole doit rester prépondérante, avec un rendement significatif, générer un revenu durable et garantir une réversibilité de l'installation. Ce cadre vise à préserver les espaces agricoles tout en encourageant une transition énergétique compatible avec les pratiques agricoles. 

 

L'agrivoltaïsme peut réduire la biodiversité des sols et impacte négativement la faune locale 

Partiellement Vrai 

Actuellement, la source principale de dégradation des sols et de la biodiversité est très largement liée aux pesticides4 

Toutefois, il n’est pas prouvé que l’agrivoltaïsme n’a aucun impact sur la faune et les insectes pollinisateurs 5.  Le conseil national de la protection de la nature recommande ainsi : 

  • D’exclure « les prairies permanentes, en particulier si elles sont anciennes de plusieurs décennies ou présentent une diversité florale élevée » des projets agrivoltaïques avec un « évitement systématique » pour « les prairies sensibles » ;
  • De s’assurer que les projets agrivoltaïques ne conduisent pas à la disparition de haies, bandes enherbées, d’espaces en jachère et prairies permanentes à flore diversifiée et que les installations agrivoltaïques « ne dépassent pas 20% de la surface des parcelles » ;
  • Prendre en compte en amont l’impact des obligations de débroussaillement liées au photovoltaïque sur la biodiversité. 

 

 

L’agrivoltaïsme n’est viable que dans les régions ensoleillées 

Faux 

Si le rendement photovoltaïque est effectivement supérieur dans les régions très ensoleillées, l’agrivoltaïsme peut être adapté à des climats variés, notamment grâce aux technologies de panneaux ajustables ou mobiles. Ces panneaux peuvent optimiser l’exposition à la lumière et l’ombrage selon les saisons, et convenir aux besoins des cultures dans des climats tempérés. 

 

Les infrastructures agrivoltaïques sont une pollution visuelle et dénaturent les paysages 

Chacun ses goûts 

 

 

 

L’agrivoltaïsme consomme trop d’eau 

Faux 

L’agrivoltaïsme ne consomme pas plus d’eau avant ou après son installation. C’est même plutôt l’inverse. En produisant de l'ombre, les panneaux solaires diminuent l'évaporation de l'eau, ce qui est particulièrement précieux dans les régions où les ressources hydriques sont limitées. Cette économie d'eau peut être substantielle pour certaines cultures et permet au bétail de profiter d’herbages humides en toutes saisons.  

 

L’agrivoltaïsme est une pratique coûteuse et inaccessible pour la majorité des agriculteurs 

Faux 

Le coût d'installation des infrastructures agrivoltaïques est certes élevé, mais elles sont, dans la très grande majorité des cas, à la charge des entreprises qui les installent et qui se rémunèrent sur la revente de l’énergie produite.  

 

L'agrivoltaïsme demande un entretien intensif, difficile à concilier avec les tâches agricoles 

Faux 

Il est souvent supposé que les panneaux ajoutent une charge de travail considérable pour les agriculteurs, notamment en termes de nettoyage et de maintenance. Pourtant, les panneaux solaires nécessitent un entretien limité, souvent pris en charge par les entreprises qui en assurent l’installation.  

 

L’agrivoltaïsme n’est pas une solution miracle 

Vrai 

Comme toutes les énergies. Les besoins de nos sociétés, toujours croissants, ne peuvent être durablement satisfaits par l'ajout massif de panneaux solaires, aussi bien pensés soient-ils.

La sobriété impose de réfléchir à des usages plus rationnels et modérés de l’énergie, une démarche qui commence par la réduction des besoins, des transports, des chaînes de production, et même du numérique. 

 

Les terres arables doivent d’abord être consacrées à la production alimentaire, surtout à une époque où le dérèglement climatique menace les récoltes et où la demande pour des pratiques agricoles résilientes augmente.  

 

L’agrivoltaïsme peut ainsi être une solution complémentaire dans des zones spécifiques ou pour des cultures adaptées à cette cohabitation avec les panneaux, mais il ne doit pas concurrencer les espaces essentiels à la culture vivrière. 

Enfin, l'agrivoltaïsme n'est qu’un maillon dans une chaîne plus large d'énergies renouvelables. Si le solaire peut compléter efficacement d’autres sources d’énergies vertes comme l’éolien, l’hydroélectricité ou la biomasse, il est insuffisant de compter uniquement sur cette technologie.  

 

Pour aller plus loin :

10 idées reçues sur les énergies solaires

10 idées reçues sur les éoliennes

10 idées reçues sur le biogaz

10 idées reçues sur l’hydrogène

 


Sources :(1) https://www.lumo-france.com/blog/2023/05/02/l-agrivoltaisme-l-energie-solaire-au-service-de-la-transition-ecologique-et-de-la-valorisation-des-terres-agricoles(2) https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000049386027(3) https://www.hellio.com/actualites/reglementation/decret-agrivoltaisme-2024(4) https://www.inrae.fr/actualites/biodiversite-services-rendus-nature-que-sait-limpact-pesticides (5) https://www.reussir.fr/lagrivoltaisme-serait-il-nefaste-pour-la-biodiversite-le-conseil-national-de-la-protection-de-la

 

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