Eco-anxiété : le sentiment d'impuissance face aux défis environnementaux n’est pas une fatalité

L'éco-anxiété, ou anxiété environnementale, est un phénomène psychologique de plus en plus répandu qui se caractérise par une anxiété ou une détresse psychologique liée aux préoccupations environnementales et aux problèmes liés au changement climatique. C'est un sentiment d'impuissance et de peur face aux conséquences environnementales négatives qui se profilent à l'horizon. 

 

  1. Définition de l’éco-anxiété : un phénomène contemporain légitime 
  2. Individualiser un problème d’ordre collectif : “vous ne sauverez pas la planète tout seul !” 
  3. L’éco-psychologie : une discipline qui explique pourquoi l’action collective est plus lente que la prise de conscience individuelle 
  4. Quelles solutions pour agir contre l’éco-anxiété et s’engager pour la transition écologique ? 
  5. Le Financement Participatif éco-responsable : ça vous parle ? 

 

Définition de l’éco-anxiété : un phénomène contemporain légitime 

Les personnes atteintes d'éco-anxiété ressentent souvent un fardeau émotionnel en raison de la dégradation de l'environnement, des catastrophes naturelles de plus en plus fréquentes, de la perte de biodiversité et du changement climatique. Elles peuvent également ressentir de l'anxiété en pensant à l'avenir de la planète et des générations futures. Cette anxiété peut avoir un impact sur la santé mentale, provoquant des symptômes tels que le stress, la dépression, l'insomnie et la détresse émotionnelle. 

L'éco-anxiété découle souvent du sentiment d’impuissance face aux enjeux environnementaux et à l'information constante diffusée sur les médias et les réseaux sociaux. En effet, les images de catastrophes naturelles, de déforestations massives et de phénomènes climatiques extrêmes, bien que nécessaires pour alerter, peuvent contribuer à l'aggravation de ce trouble. 

 

D'après une étude menée par la psychothérapeuthe Charline Schmerber sur un panel de 1200 personnes en France,  46 % des participants se déclarant "éco-anxieux" ont moins de 35 ans et 74 % ont moins de 45 ans. 65% sont des femmes, 42% des citadins (agglomérations de plus de 100 000 habitants), 38% ont un niveau Bac+5 et 41% sont classés parmi les CSP+ (41 % sont cadres, cadres supérieurs et professions libérales) 1


 
« Apparu en 1997 sous la plume de la chercheuse en santé publique Véronique Lepaige, le terme d’éco-anxiété décrit un type d’angoisse particulier que nous ressentons devant la menace climatique. Il englobe un sentiment d’intense préoccupation, de vigilance, d’impuissance, mais aussi… de colère » 2. 
 
On parle également de solastalgie. Le terme vient des mots « solacium » et « algie », issus du latin et signifiant : « réconfort » et « nostalgie ». C’est « le deuil d’un monde que l’on a connu et qui est en train de disparaitre, un mal du pays sans exil »,3 selon le philosophe Baptiste Morizot. « La différence entre la solastalgie et l’éco-anxiété est donc le rapport au temps. Ici, les émotions sont ressenties a posteriori par la perte de notre environnement familier ».4

Soyons clair, l’idée n’est pas de dire que tout était mieux avant mais de faire le constat que la temporalité du vivant se heurte à nos modes de production en raison de la discordance entre les cycles naturels et les impératifs économiques.

Cette incompatibilité pose un défi majeur à la fois sur le plan environnemental et économique, car elle soulève des préoccupations liées à la durabilité et à la gestion des ressources naturelles. L’humanité est en train de faire le constat de paysages qui se transforment et de bouleversements parfois irréversibles.  

Si certaines pratiques ancestrales, notamment dans le domaine agricole, sont logiquement réhabilitées pour ralentir la catastrophe, ces modes de production restent incompatibles avec un consumérisme que nous refusons de transformer radicalement. Et c’est précisément dans ce paradoxe que la « solastalgie » et « l’éco-anxiété » s’inscrivent.   
 

Individualiser un problème d’ordre collectif : « vous ne sauverez pas la planète tout seul ! » 

 

 

Comme nous le disions ci-dessus, le sentiment d’impuissance est souvent à l’origine de l’éco-anxiété. C’est que, pendant de trop longues années, nous avons individualisé la responsabilité des catastrophes écologiques qui se succèdent et s’accélèrent.

Les petits gestes du quotidien sont importants, la prise de conscience à l’échelle de vos proches l’est également, cependant, la première étape est de déconstruire ce mal-être : nous ne sauverons pas la planète seuls. Nous la sauverons par l’agrégation des gestes individuels d’une part et, par la mise en place de politiques publiques ambitieuses et d’une collaboration internationale, d’autre part.  

C’est le fameux dilemme qui agita les premiers sociologues. La sociologie individualiste pensait que c’était la somme des individus qui faisait les normes et les valeurs d’une société. La sociologie holistique pensait que c’était le groupe, les structures et les institutions qui déterminaient les individus dans leurs comportements. Aujourd’hui, cette bataille universitaire n’existe plus, les sociologues, les anthropologues et les psychologues sont globalement d’accord pour dire que les deux échelles d’analyse sont pertinentes pour comprendre les comportements individuels et collectifs.  

Nous sommes, d’une part, le produit de notre culture, de notre milieu social, de notre lieu de naissance et de notre époque mais, tout n’est pas déterminé, nos choix personnels comptent. Et c’est dans cet interstice que peut se glisser l’éco-anxiété. Des années de discours saupoudré de (mauvais) développement personnel ont fait croire que nous étions seuls à pouvoir agir sur nos complexes, nos peurs et nos angoisses. Or, il existe des forces et des structures dans ce monde qui font que, parfois, même avec toute la bonne volonté, nous sommes impuissants.  

C’est ce qui se rapproche du concept de « violence symbolique » théorisé par Pierre Bourdieu et qui repose sur l'idée que le pouvoir ne s'exerce pas seulement par la contrainte physique ou la force, mais également par des mécanismes symboliques et culturels qui sont profondément enracinés dans la société. Ces mécanismes peuvent inclure des normes sociales, des valeurs, des discours, des croyances, des hiérarchies culturelles, des institutions, et même des formes de langage. 
 
« On délocalise les problèmes vers les individus et l’on traite l’éco-anxiété comme une névrose personnelle, alors que la source de ces problèmes se trouve dans les rapports de production capitaliste et dans l’inertie des États. On développe une approche thérapeutique dans le but de soigner les individus alors que c’est le système qui est malade » 5. 

Une société est parcourue de nombreux courants et de rapports de domination qui font que nous ne sommes pas tous logés à la même enseigne. Vivre de façon éco-responsable à un coût, s’informer sur l’écologie nécessite d’avoir accès à des contenus spécifiques, grâce aux milieux et aux individus que l’on fréquente.  

 

L’indifférence ou le déni face au changement climatique ne doit donc pas constituer un mépris lorsqu’il s’agit d’une incapacité liée à une situation sociétale. Les individus qui ont difficilement accès aux besoins primaires (se nourrir, se loger, se soigner), n’auront pas la disponibilité pour se préoccuper de l’écologie, bien qu’ils en soient les premières victimes. 

 

Nous aussi, dans notre vie, nous avons pu être indifférents à cette cause par manque d’information, par confort ou par déni. Cette réaction est humaine. Et cela s’explique scientifiquement avec une discipline mêlant neurologie, sociologie, anthropologie et psychologie : l’éco-psychologie. 

 
L’éco-psychologie : une discipline qui explique pourquoi l’action collective est plus lente que la prise de conscience individuelle 

 

 

Cette discipline vise également à comprendre les mécanismes psychologiques humains qui sont en jeu dans cette crise écologique que nous vivons, et notamment cette résistance à l’action. Pourquoi l’humain, alors qu’il possède toutes les preuves scientifiques suffisantes pour réagir, continue-t-il dans cette trajectoire ?  

« Neurologiquement, nous ne sommes pas paramétrés pour reconnaître que l’on va dans le mur, pour changer nos comportements, nos habitudes, nos modes de vie. Lorsque Monsieur "tout-le-monde" entend parler du jour du dépassement, il va bien entendu affirmer qu’il faut faire quelque chose, mais lui à titre personnel ne va rien faire, ni renoncer à son quotidien.

Donc il y a un certain paradoxe, un clivage mental où l’on est, d’une part, de plus en plus conscient qu’il y a un problème mais de l’autre, ça ne nous concerne pas. Il n’y a pas de lien entre la situation générale qui reste toutefois abstraite, et le quotidien de tout un chacun.

L’auteur Chris Johnstone, parle lui d’un état de "pré-conscience" : les gens ont une idée de ce qu’est le changement climatique, mais ça ne les touche pas. Et c’est probablement la problématique centrale aujourd’hui ».6
 

L’humain ne serait donc pas naturellement programmé pour réagir tant qu’il ne ressent pas « sensiblement » le danger.  La chercheuse en psychologie et neuroscience Tali Sharot confirme les travaux de Chris Johnstone et va même plus loin. D’après elle, l’humain serait programmé pour penser au travers du prisme de ses croyances.  

« Quand les gens reçoivent une information, ils l’interprètent en fonction des croyances qu’ils ont déjà. Cela donne plus de poids aux informations qui confirment ce qu’ils pensent déjà, et moins de poids aux informations qui ne les confirment pas.

C’est en fait un moyen rationnel d’évaluer les données que vous recevez. Car quand vous êtes confronté à une information qui ne confirme pas ce que vous pensez, cette information va, en moyenne, être fausse : par exemple, si je vous dis qu’il y a un éléphant rose qui vole dans le ciel, vous allez partir du principe que je mens ou que je délire parce que vous avez la conviction forte que les éléphants ne volent pas dans le ciel, et ça a un sens, c’est comme ça que nous devons raisonner.

Si nous changions nos croyances à chaque fois qu’il y a un élément de preuve qui ne confirme pas ce que nous croyons, ce serait le chaos ! C’est pour ça que notre cerveau est construit de cette façon. Mais ça veut aussi dire que si nous avons une croyance erronée, il sera vraiment dur de la changer avec des faits… ». 7 

 

D'un point de vue neurologique, la propension à ignorer la trajectoire destructrice à laquelle nous sommes collectivement engagés et à demeurer inflexible quant à l'adaptation de nos comportements, habitudes et modes de vie, se trouve ancrée dans notre structure cérébrale.  

 

Lorsqu'une personne ordinaire se trouve confrontée au concept « d’extinction des espèces », elle ne manquera pas d'exprimer son soutien à des actions concrètes. Cependant, cette disposition n'entraînera généralement pas de modifications significatives dans son comportement quotidien. Ainsi se dessine un clivage mental net : une conscience grandissante de la problématique environnementale, mais une absence de connexion à titre personnel.  

Le philosophe australien Peter Singer considère que le problème de la survie de l’espèce humaine dans le contexte de crise écologique que nous vivions ne doit pas conditionner tous les combats à mener au présent. Pour appuyer sa thèse,il cite en exemple les grandes idéologies fascistes qui ont commis des crimes au nom d’idéaux portant sur une planification à long terme. Il préconise ainsi de ne pas raisonner « uniquement dans le but de réduire les risques pouvant concourir à l’extinction de l’espèce humaine », mais à « prendre en compte les intérêts des personnes présentes et futures, ainsi que leur bien-être ».8 

 

Puisque nous faisons collectivement face à un problème inédit dans l’histoire de l’humanité, il est compréhensible que nous agissions de façon paradoxale dans nos comportements. Le défi majeur étant aujourd’hui de parvenir à planifier la transition écologique tout en préservant les acquis démocratiques et les droits humains fondamentaux. En résumé, respecter le vivant dans son ensemble, maintenant et pour demain.  

 

Quelles solutions concrètes pour agir contre l’éco-anxiété et s’engager pour la transition écologique ? 

 

 

S’informer (qualitativement) 

Une compréhension approfondie des sujets liés à la crise environnementale aide à rationaliser les peurs et à prendre des mesures éclairées. Toutefois, passer sa journée à consulter de l’information sur ce sujet peut être anxiogène (l’auteur de cet article peut en témoigner). 

La surcharge d'informations peut entraîner une sorte de paralysie de l'analyse. Lorsque les gens sont submergés par des informations alarmantes, ils peuvent se sentir impuissants et découragés, ce qui les amène à ne pas agir du tout. Cette apathie est l'opposé de l'engagement positif nécessaire pour résoudre les problèmes environnementaux. 
 
Le choix des médias consultés est aussi important. C’est à vous de les choisir selon votre sensibilité mais optez pour des contenus référencés, renvoyant à des analyses approuvées par une large partie de la communauté scientifique. Malheureusement, les opinions se mélangent trop souvent avec les faits… Soyez toujours critiques, même avec cet article ! 

 

À lire : Petit manuel d’autodéfense pour lutter contre les discours climatosceptiques 

 

Agir à l'échelle individuelle et selon ses moyens 

Réduire son empreinte carbone en adoptant des habitudes de vie plus durables, réduire sa consommation d'énergie, recycler, manger moins de protéines animales, réduire le gaspillage alimentaire, privilégier les transports en commun, les véhicules électriques ou les mobilités douces. Chaque petite action compte. 

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Surtout, ne culpabilisez pas de ne pas pouvoir cocher toutes les cases. Même l’écologiste le plus assidu dépend d’un système qui repose encore largement sur des pratiques polluantes. Les gestes du quotidien vont de pair avec une prise de conscience collective qui doivent, ensemble, participer à faire bouger les choses.  
 

 

Soutenir des organisations environnementales ou des associations  

De nombreuses ONG se consacrent à la protection de l'environnement. Vous pouvez les soutenir financièrement ou en tant que bénévole. Leur travail est essentiel pour lutter contre les menaces environnementales à grande échelle. 

 

Participer à des actions collectives  

Rejoignez des groupes, des associations ou des mouvements de défense de l'environnement. Le pouvoir du collectif est souvent plus efficace pour influencer les politiques et les entreprises. 

Les décisions politiques jouent un rôle crucial dans la lutte contre le changement climatique et la préservation de la planète. Exprimez votre opinion et encouragez les législateurs à adopter des politiques favorables à l'environnement.  

 
Se reconnecter au vivant 

Une manière de renouer avec la nature est de passer du temps à l'extérieur. Les activités telles que la randonnée, le camping, le jardinage ou simplement se promener dans un parc peuvent aider à établir un lien plus fort avec notre environnement naturel. Ces activités permettent de ressentir la beauté et la quiétude de la nature, tout en nous incitant à réduire notre empreinte écologique en comprenant mieux l'importance de la préservation de l'environnement. 

L'éducation environnementale joue également un rôle clé dans la reconnexion avec la nature. Les écoles et les institutions peuvent intégrer des programmes éducatifs sur la nature et l'environnement, encourageant ainsi les nouvelles générations à apprécier et à protéger la planète. 

 

Discuter avec ses proches ou, si nécessaire, avec des professionnels de santé  

Ce n’est pas toujours marrant d’aborder le sujet entre le fromage et le dessert (que vous vous serez procuré en circuit court évidement), vous risqueriez de plomber l’ambiance. Mais, à défaut d’avoir une large audience, discuter avec ses proches est un premier pas pour faire évoluer les consciences et partager ses craintes. 

Si vous souffrez d'éco-anxiété prononcée, il existe également des psychologues adoptant des méthodes de gestion du stress spécifiques à cette préoccupation. 

 

Le financement participatif éco-responsable : ça vous parle ?  

 


Bon, vous le voyiez venir mais il est temps de parler de Lumo. Nous sommes une petite équipe à taille humaine qui depuis bientôt 11 ans est confrontée aux problématiques environnementales. Nous savons parfaitement que notre activité, à l’échelle mondiale, ne sauvera pas l’humanité.

Mais, si nous avons pu, durant toutes ses années, lever plus 176 millions d’euros pour les énergies renouvelables, c’est parce que 32 000 investisseurs, ont participé, avec leurs moyens, à faire bouger les choses. Un bel exemple concret du célèbre adage (revisité) : « les petits ruisseaux dépollués font les grandes rivières dans lesquelles nous pourrons nous baigner ». 

C’est justement cette philosophie que nous essayons de défendre à travers cet article.  

Avec le crowdfunding éco-responsable, les porteurs de projets engagés dans la transition écologique peuvent lever des fonds directement auprès de personnes partageant leurs valeurs. Cela crée une opportunité d'agir sur les problèmes environnementaux au lieu de simplement s'en inquiéter. Les projets financés de cette manière deviennent des réalisations tangibles, contribuant ainsi à la transformation de l'anxiété en action positive. 


 

Soutenir des projets éco-responsables

 

 

Le financement participatif éco-responsable rassemble une communauté de contributeurs partageant des préoccupations similaires. Cette communauté peut offrir un soutien émotionnel et une plateforme pour discuter des enjeux environnementaux, ce qui peut aider à réduire l'isolement et l'anxiété liée au changement climatique. En outre, les contributeurs se sentent investis dans le succès du projet, ce qui renforce leur sentiment d'appartenance à une communauté active. 

Les projets financés par le biais du crowdfunding éco-responsable peuvent également jouer un rôle éducatif essentiel en informant les contributeurs sur les défis environnementaux et les solutions possibles. Cela contribue à une meilleure compréhension des problèmes, à une sensibilisation accrue et à des actions plus éclairées. 

Une caractéristique notable du crowdfunding est l'effet de levier des petits dons. Il permet aux individus de faire de petites contributions financières qui, lorsqu'elles sont combinées, peuvent avoir un impact significatif.  

Cependant, il est essentiel de noter que le financement participatif éco-responsable ne peut résoudre à lui seul la crise écologique. Pour dépasser complètement ce problème, une action collective doit être complétée par des politiques gouvernementales solides ainsi que des changements significatifs au sein de la finance et des énergies. 


Sources :

(1) http://www.solastalgie.fr/enquete-eco-anxiete/

(2) https://www.cairn.info/dossiers-2022-22-page-1.htm

(3) https://www.cairn.info/revue-critique-2019-1-page-166.htm

(4) https://www.ecoconso.be/fr/content/eco-anxiete-et-solastalgie-cest-quoi

(5) Léna Silberzahn, sociologue https://reporterre.net/Ecoanxiete-On-veut-soigner-les-individus-mais-c-est-le-systeme-qui-est-malade

(6) https://www.linfodurable.fr/sante/psychologie-et-climat-pourquoi-les-consciences-ne-seveillent-toujours-pas-20279

(7) https://usbeketrica.com/fr/article/notre-cerveau-pas-fait-pour-penser-long-terme

(8) https://www.philomag.com/articles/penser-sur-le-long-terme-entre-necessite-et-danger

 

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