L'investissement durable et responsable est-il rentable ?
L’investissement durable et le placement responsable se caractérisent par la volonté de mettre son argent au service de la transition écologique et de projets à impacts positifs pour la société. Cela signifie qu’il met en avant les questions extra-financières voire les priorise par rapport à la rentabilité. Si nous ne devons plus attendre une croissance démesurée et infinie dans un monde aux ressources limitées et où la sobriété est de mise, il est possible de soutenir des plateformes d’investissement agissant contre le réchauffement climatique et ce sans compromis sur la rémunération des placements.
- C’est quoi la rentabilité dans une perspective de développement durable ?
- Le coût de l’inaction environnementale est plus important que le financement de la transition écologique
- La rentabilité financière de l’investissement durable en quelques chiffres
C’est quoi la rentabilité dans une perspective de développement durable ?
On pense souvent que le mot « rentabilité » fait seulement référence à l’idée de faire fructifier son argent or, un bénéfice n’est pas uniquement pécunier. C’est tout l’enjeu de l’investissement durable qui met en exergue l’impact positif qu’il peut avoir sur la société et ainsi bénéficier au plus grand nombre.
L’investissement socialement responsable (ISR) désigne les différentes approches consistant à intégrer de façon systématique et structurée les critères ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance) dans les portefeuilles d’investissements traditionnels. La finance à impact est donc une des composantes de l’ISR. Elle est supposée mettre les critères sociaux et environnementaux d’une activité au même niveau (a minima) que son rendement financier.
À titre comparatif, en économie, l’unique prise en compte du PIB ne suffit plus. Il faut également améliorer le bien-être global, actuel et futur des populations, en tenant compte d’autres facteurs comme la redistribution des richesses, la santé, l’éducation ou la préservation de l’environnement. De cette façon, il devient possible de soutenir les entreprises à impacts positifs et de bénéficier collectivement de ces impacts.
Chez Lumo, par « rentable », nous entendons offrir à nos investisseurs des avantages financiers avec des taux d’intérêt annuels allant de 5 à 7% selon les projets mais aussi en sélectionnant des partenaires engagés dans la transition écologique.
Certains de nos projets sont d’ailleurs réservés aux habitants des régions où les installations d’EnR sont implantées. Cela signifie que, dans une perspective de participation citoyenne et en plus des intérêts versés par Lumo aux investisseurs, le bénéfice direct est de pouvoir participer au développement d’une énergie propre et renouvelable à quelques pas de chez soi.
Si les actifs orientés vers les énergies fossiles ou d’autres activités ne respectant pas les critères ESG peuvent parfois s’avérer plus avantageux sur les marchés, les externalités négatives qu’elles produisent ont un impact réel sur notre quotidien et un coût sociétal et économique sur le long terme (disparition de la faune et la flore, raréfaction de l’eau, pollution, etc.).
Le fait est que, même si les cadres légaux semblent de plus en plus stricts à cet égard, les outils de contrôle ne sont pas encore assez dissuasifs pour que les actifs réellement verts soient préférables pour un investisseur uniquement motivé par la rentabilité financière. Non pas parce que les actifs verts ne sont pas performants, mais parce que les critères de calcul de la performance sont biaisés étant donné qu'ils n'incluent pas les externalités négatives.
Le coût de l’inaction environnementale est plus important que le financement de la transition écologique
« Les modèles qui prennent en compte les dégâts économiques du changement climatique constatent que limiter le réchauffement à hauteur de 2 °C sur le XXIe siècle a des bénéfices économiques mondiaux supérieurs aux coûts de la réduction des émissions ».1
En effet, lorsque l’effet du changement climatique est pris en compte par les économistes dans leurs calculs, le coût climatique équivaut à une chute de 37 % du PIB mondial d’ici la fin du siècle.2
Certes, nous le disions précédemment, les études récentes tendent à nuancer la rentabilité des actifs responsables. L’étude du Journal of Finance démontre que les fonds ESG les plus performants n’affichent pas de meilleures performances financières que les fonds les moins bien notés. 3
C’est tout le problème du calcul des externalités positives sur l’environnement qui, généralement, se constatent plusieurs années après les efforts engagés. On sait, par exemple, que les actions d’atténuation de la pollution améliorent la santé. En réduisant l’utilisation des énergies fossiles, nous réduisons les émissions de CO2, les particules fines, la pollutions des rivières et des lacs, etc. De telles actions vont donc améliorer notre quotidien et diminuer les problèmes sanitaires qui y sont liés. Or, le financement d’un système de santé à un coût supérieur pour la collectivité si on ne règle pas le problème à la source.
En examinant les investissements actuels pour la transition écologique à l’échelle mondiale, le sixième rapport du GIEC montre finalement que le problème ne provient pas d’un manque de capital, mais plutôt d’une difficulté à orienter les investissements vers des solutions à impacts positifs, en excluant, par exemple, les énergies fossiles de tous les produits financiers étant labélisés comme « durables » ou « responsables ».
En faisant preuve de lucidité, nous nous devons d’admettre que la « finance durable » actuelle ne permet pas toujours d’identifier réellement les actifs responsables et que, malgré des régulations de plus en plus strictes, certains la dévoie en faisant du greenwashing.
Or, nous pourrons difficilement résoudre la crise écologique uniquement à travers les mécanismes de marché. Les dérives déjà observées à plusieurs reprises imposent de clarifier la situation et d’inciter, par l’intervention des pouvoirs publics s’il le faut, le réel verdissement de la finance. Aujourd’hui, il est vrai, investir dans des produits financiers réellement durables implique un engagement qui surpasse la seule velléité financière.
Et la volonté de changement est bien réelle ! Plus d’un Français sur deux affirme prendre en compte les enjeux de développement durable en matière d’épargne mais 11 % seulement des répondants connaissent avec précision l’un des types de placements solidaires, durables, responsables, ISR.4 Clarifier les labels et la taxonomie est donc un enjeu majeur ! En attendant l’harmonisation des cadres légaux et la simplification des modes de financement de la finance responsable, Lumo, en tant qu'entreprise participe au développemet durable et propose des investissements 100% orientés énergies renouvelables décorrélés des marchés financiers. Avec nous, vous connaissez exactement les bénéfices, qu’ils soient écologiques, sociétaux ou économiques.
La rentabilité financière de l’investissement durable en quelques chiffres
Vous l’aurez compris, si les méthodes de calculs actuels n’intègrent que les performances financières des actifs au détriment des bénéfices extra-financiers plus difficilement mesurables et, si certains ne sont pas toujours 100% verts, la finance durable performe tout de même et séduit de plus en plus d’investisseurs.
Les entreprises l’ont d’ailleurs bien compris, la confiance des marchés est de plus en plus liée aujourd’hui à l’image d’une marque et donc à l’intégration des critères RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises) aussi bien en interne qu’en externe.
S’il est dommage de devoir en venir à ce type d’incitation plutôt qu’à un réel engagement pour l’environnement de la part de tous les acteurs, les marques prêtent de plus en plus attention à leur impact et aux enquêtes d’opinion.
Voici quelques chiffres intéressants qui nous confortent dans nos actions :
- Le marché des fonds durables en France représentait, au 31 décembre 2021, 896 milliards d’euros d’encours (+ 94 % sur un an), pour 1186 fonds. 749 de ces fonds étaient labellisés ISR.5
- Les fonds ISR ont une performance globalement comparable à celle du marché dit traditionnel.6
- Le marché des fonds détenant au moins un label finance durable européen pèse désormais 827 milliards d’euros d’encours pour près de 1 500 fonds d’investissement (mars 2021).7
- Plus de 7 répondants sur 10 pensent qu’il est important que les établissements financiers prennent en compte la transition énergétique et le développement durable. 8
- 76 % des Français estiment que l’impact des placements sur la qualité de l’environnement (pollution, biodiversité, etc.) est un sujet important et 72 % des détenteurs de ce type de placements s’en disent satisfaits, dont 19 % « très satisfaits ». 9
- En 2022, 73,6% des plateformes de financement participatif prennent en compte des critères ESG dans leur approche pour identifier les projets éligibles. 10
- 552 millions d’euros ont été collectés par les plateformes de financement participatif en 2022 pour des projets à dimension environnementale/sociale dont 320M€ pour les énergies renouvelables et l'environnement. 11
- Chez Lumo, toujours en 2022, ce sont 60 millions d’euros qui ont été collectés en faveur de la transition écologique !
- Et depuis 2012, ce ne sont pas moins de 100 millions d’euros qui ont été collectés au profit de 156 projets sur notre plateforme !
Je souhaite effectuer un investissement durable et responsable
Sources :
1 6e rapport du GIEC
2 https://iopscience.iop.org/article/10.1088/1748-9326/ac1d0b
3 https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1111/jofi.12841
4 https://www.amf-france.org/fr/actualites-publications/communiques/communiques-de-lamf/finance-durable-pour-76-des-francais-limpact-des-placements-sur-lenvironnement-est-un-sujet
5https://www.novethic.fr/fileadmin//user_upload/tx_ausynovethicetudes/pdf_complets/Novethic_MarketData_FondsDurablesFrance_2021-12-31.pdf
6 Etude 2020, Label ISR, Chen Hongxin, FIR et l'Ecole Polytechnique
7 https://www.novethic.fr/finance-durable/publications/etude/market-data-labels-finance-durable-europe-mars-2021.html
8 https://www.amf-france.org/fr/actualites-publications/communiques/communiques-de-lamf/finance-responsable-41-des-francais-sont-interesses
9 https://www.amf-france.org/fr/actualites-publications/communiques/communiques-de-lamf/finance-durable-pour-76-des-francais-limpact-des-placements-sur-lenvironnement-est-un-sujet
10 https://www.lumo-france.com/blog/2023/03/01/qu-est-ce-que-le-crowdfunding-eco-responsable
11 https://www.lumo-france.com/blog/2023/03/01/qu-est-ce-que-le-crowdfunding-eco-responsable